La plateforme de référence des métiers
et solutions aluminium du bâtiment, une initiative du SNFA

Façades, fenêtres, portes, garde-corps, cloisons, vérandas, pergolas
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La RE2020 : le dynamisme de la filière Menuiserie Aluminium



Applicable depuis janvier 2022 pour le logement et juillet 2022 pour certains bâtiments du secteur tertiaire, la RE2020 impose un changement d’échelle dans la conception environnementale des bâtiments neufs. Sandra Bertin, déléguée générale du SNFA, organisation professionnelle représentative des concepteurs, fabricants, installateurs de menuiseries extérieures en profilés aluminium, revient sur les actions de la filière pour y répondre.

Pour les industriels et entreprises que le SNFA représente, la RE2020 est-elle une opportunité ou une contrainte ?

Sandra Bertin – Opportunité, contrainte… Les entreprises de la filière Menuiserie aluminium auront d’abord un rôle de conseil. En effet, la RE2020 comporte beaucoup de nouveaux indicateurs et les entreprises ne pourront plus poser une fenêtre ou une façade sans apporter leur éclairage technique au maître d’ouvrage. Il va donc falloir davantage prendre en compte l’orientation des façades, la zone géographique, la typologie du bâtiment, etc. Par exemple, conseiller l’orientation du batiment afin de capter, en hiver, le maximum de lumière et de chaleur et donc maximiser les apports solaires en installant de grandes baies vitrées. Apports qui, avec le renforcement du Bbio du bâti et du CEP ENr, sont largement valorisés dans la RE2020. Voilà un exemple qui illustre bien le besoin d’adaptation.
Les entreprises n’enregistreront plus simplement des commandes, elles vont devoir remonter sur la phase amont et intégrer le fait qu’elles ont désormais un vrai rôle à jouer auprès de la maîtrise d’ouvrage.

Ducros SN / Richard Architecte / Profils Systèmes

Mais ce n’est pas déjà le rôle des maîtres d’œuvre et des bureaux d’études ?

Ces acteurs ne sont pas toujours présents. Nos entreprises, même si souvent de petite taille, sont très bien organisées en interne et bien réparties sur le territoire pour répondre à ce besoin. Elles sont souvent clientes des gammistes, qui peuvent les aider pour la conception des menuiseries, mais qui ne peuvent pas aller au-delà. Ce sont donc vraiment elles qui apportent le conseil. Lequel sera différent en fonction de la géographie (nord ou sud de la France). Elles ne créent pas de produits standard, mais des menuiseries sur mesure adaptées à l’ouvrage. Dans ce cas, la RE 2020 est vraiment une opportunité pour notre filière.

Et donc, mieux montrer son expertise ?

Tout à fait. C’est la véritable spécificité de notre filière : s’adapter à chaque cas différent. C’est ce qui donne de la valeur au conseil, car la RE2020 prend désormais en compte le confort d’été avec la notion de seuils en degrés-heure au-delà desquels les projets ne seront plus réglementaires. Il y a aussi une évolution dans la prise en compte du rafraîchissement nocturne, et donc de la possible intégration de la domotique. Sur toutes ces questions, nos menuisiers aluminium répondent présents.
Le SNFA développe actuellement un outil de modélisation qui intègre le mode de calcul de la RE2020 et toutes ses spécificités. Sa fonction sera double : accompagner plus rapidement nos adhérents dans l’appropriation de cette réglementation et faire en sorte qu’eux-mêmes utilisent les modélisations pour conseiller leurs interlocuteurs.

Et la menuiserie aluminium, qu’apporte-t-elle à une construction RE2020 ?

La réglementation met l’accent sur le besoin bioclimatique (Bbio). Cela revient à maximiser le clair de jour, et donc à installer des menuiseries dotées de profilés très fins comme les menuiseries en aluminium. Il y a là un avantage significatif lorsque l’on parle d’apports solaires et de lumière naturelle. C’est l’un des combats que nous avons mené dans le volet habitat de la RE2020 : le maintien de l’obligation de moyens. Nous avons obtenu que soit retenu un minimum de surface vitrée. C’est important d’avoir ce garde-fou. Vous parliez d’opportunité, c’en est une et nous allons chercher à l’optimiser.

Et pour le tertiaire ?

Dans ce secteur, le premier poste de consommation énergétique est souvent l’éclairage. Là aussi, nous avons des arguments de poids : apporter un maximum de surface vitrée pour limiter l’éclairage artificiel et contribuer à la performance globale du bâtiment. Dans les deux cas, tertiaire ou habitat, nous sommes, par ailleurs, bien conscients de la nécessité d’un changement dans la façon de considérer la fenêtre ou la façade : ce n’est plus un ouvrage unique et suffisant, mais plutôt un ouvrage désormais systématiquement associé à de la protection solaire, fixe ou mobile, pour qu’il soit performant au niveau Bbio, et surtout confortable pour les occupants, notamment en été.

Au-delà de la thermique, la RE2020 se singularise par la prise en compte des émissions carbone du bâtiment. Et ce, sur l’ensemble de son cycle de vie. Comment l’abordez-vous ?

Nous menons, en la matière, une action forte et stratégique sur l’aluminium. Sachant que les menuiseries aluminium sont également très impactées par le poids carbone des éléments qui la composent : vitrage, quincaillerie, joints, éléments de remplissage en façade. Sur l’impact carbone de l’aluminium proprement dit, nous menons des travaux sur la décarbonation, avec une démarche de traçabilité, que ce soit sur l’aluminium primaire  ou sur l’incorporation de profilés de fin de vie, et donc, sur la production d’aluminium secondaire. Ces travaux sont repris dans les FDES collectives du SNFA, exigées par la RE2020.

Avec ces évolutions, l’ACV dynamique ne devrait plus être un handicap ?

C’est exactement cela. D’autant que l’enjeu de la réduction de l’impact carbone est maintenant l’intégration de contenus de fin de vie. Donc, nous sommes sur les deux axes de progrès : la partie métallurgie et la partie recyclage. Enfin, comme l’aluminium est recyclable et recyclé, nous avons pour objectif de mettre en place et de développer une filière de recyclage de l’aluminium du bâtiment en boucle fermée.

La filière est donc prête pour des seuils plus exigeants sur le volet carbone ? Dès 2025 ?

De facto, elle est prête. Notre démarche de traçabilité est en place et incite l’ensemble des acteurs de la chaîne à maîtriser leur empreinte carbone et à la faire baisser dans les années à venir pour respecter les seuils de la RE2020. En fait, la RE2020 est ce qui nous manquait : une feuille de route.

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